Le Futhark, la Voie des Runes

Il est impossible d’aborder la culture nordique sans évoquer le fameux Futhark. Mais de quoi parle-t-on au juste ? Simple « alphabet » ? Outil de communication ? Support de divination ? Symboles magiques ? Sons sacrés ? Et si c’était tout cela à la fois ?

Depuis des siècles et des siècles, on s’interroge sur ces signes qui ont traversé le temps et qui représentent si intensément les fameux « vikings ». Ils fascinent, envoûtent, attirent… tout autant qu’il effraient, parfois, aussi. Alors laissez-moi vous dévoiler quelques secrets du Futhark, la Voie des Runes.

Sur fond blanc, sont inscrites en noir en cercle les 24 runes du vieux Futhark.
Roue du vieux Futhark – par RootOfAllLight

Qu’est-ce que le Futhark ?

Un peu d’histoire…

Tout d’abord, il faut bien définir de quoi nous parlons. Ce que je désigne ici par Futhark est en réalité ce que l’on nomme « vieux Futhark », et qui est la plus ancienne forme d’écriture utilisée par les peuples germaniques il y a près de 2200 ans, et ce jusqu’en l’an 800. Ce qu’on nomme aujourd’hui « runes scandinaves » ou « Futhark nordique » est en réalité le « futhark récent » qui se développe au 7e siècle et est parfaitement en usage en l’an 800. C’est une version simplifiée (avec huit runes en moins) du Futhark ancien. Et dans le même temps, les anglo-saxons et les frisons complétèrent le Futhark, en ajoutant bien d’autres runes, pour créer le « Futhorc », qui resta en usage jusqu’au 10e siècle. Tout cela finit par entraîner la perte des connaissances sur le vieux Futhark, mais par chance, le philologue norvégien Sophus Bugge parvint à le déchiffrer à nouveau en 1865. Mais encore de nos jours, beaucoup d’auteurices mélanges les différents Futhark, dans les noms (par exemple, Fehu/Feoh/Fe/Fa/…) comme dans les formes des runes, selon les époques ou les régions qui servent de jalons. Sachez que bien qu’il y ait des noms « génériques » pour les runes, cela reste des reconstitutions non-attestées (extrapolées à partir des sources attestées qui sont bien postérieures à l’usage du vieux Futhark).

De la Rune…

Avant d’aller plus loin, il est de bon ton également de définir ce qu’est une Rune. L’origine de ce terme est la racine proto-indo-européenne « -reu« , qui signifie tout autant « hurler » que « murmurer » (les deux manières de prononcer les incantations runiques). Ce « -reu » a fini par devenir le « -rùn » du vieux norrois (la langue du Danemark, de la Norvège et de la Suède ainsi que des colonies scandinaves entre environ 750 et 1350, le terme étant par ailleurs souvent utilisé pour ne désigner que l’ancien norvégien), mais aussi le « -rhin » du moyen-gallois, le « -raunen » de l’allemand actuel,… Malgré ces changements sémantiques, les significations restèrent dans le même ordre d’idées : le secret ou l’enseignement secret, la sagesse, les signes magiques, les mystères,…

Ces caractères que l’on appelle aussi glyphes sont évidemment bien antérieurs à la création du Futhark, et on en trouve les prémisses dans des inscriptions pétroglyphiques de l’Âge du Bronze. Ils ont été gravés dans la roche par des prêtres ou des mages, et étaient tout autant religieux qu’ésotériques. 

Ce n’est que lorsque les peuples d’Europe du Nord commencèrent à entrer en contact avec ceux de la Méditerranée qu’ils comprirent que ces signes pouvaient aussi bien servir à retranscrire (de manière phonétique) la langue parlée. Il est possible, mais rien ne l’atteste avec certitude, que les alphabets latin grec ou étrusque aient pu les inspirer pour créer les symboles les mieux adaptés pour s’accorder aux sons dont ils se servaient. Mais cette utilisation du Futhark ne le détourna pas, pour autant, de sa vocation symbolique, et l’influence méditerranéenne s’arrêta là. C’est aussi cela qui rend les Runes du Futhark aussi fascinantes : elles ont su nous parvenir sans trop de modifications, malgré la christianisation de la Scandinavie et l’absence de sources écrites suffisamment anciennes.

L’aura magique du Futhark…

Tout prend ici son origine dans la mythologie nordique, en la personne du Dieu Odinn, lors de son expérience chamanique durant laquelle il fut initié à la magie des Runes. Ceci est narré dans le Rúnatal, une section du poème Hávamál dans l’Edda poétique : Odinn demandé à être suspendu, la tête en bas, à une branche de l’Yggdrasil, où il resta là pendant neuf jours et neuf nuits tandis que sa lance, Gungnir, le transperçait. Ainsi il eu la connaissance des choses cachées, dont font partie les Runes, dont il transmit ensuite l’initiation aux humains. Évidemment, le nombre neuf n’est pas un hasard : l’Arbre Monde soutien les neuf mondes, et ce nombre est éminemment magique dans la culture nordique.

De fait, les Runes du Futhark sont loin de n’être que des lettres, mais il serait tout autant fallacieux que de les cantonner au seul rôle de jeu divinatoire (rôle qui arriva en réalité très tard dans l’histoire du Futhark et qui n’eut qu’une importance relativement mineure). Les Runes sont fortement chargées des énergies cosmiques, de par leur simple création. Leurs significations induisent des pouvoirs cachés, et ainsi elles peuvent servir de connexion ou d’antennes pour utiliser ces énergies. 

Il faut donc garder en tête que le Futhark comprend une réelle cosmogonie et est lié à un enseignement ésotérique  sur plusieurs niveaux, impliquant des pratiques spécifiques (dont je parlerais plus loin dans cet article).

Présentation des Runes du Futhark

Le compte est bon

Si le Futhark nordique comporte seize Runes, et que le Futhorc va de vingt-huit à trente-trois Runes selon ses additions, le vieux Futhark était à l’origine composé de vingt-quatre Runes. Le nom « Futhark » est l’appellation acronymique des six premières Runes : Fehu, Uruz, Thurisaz, Ansuz, Raidho, Kenaz.

Là encore, le nombre de Runes n’est pas un hasard, et pour l’expliquer il faut encore en revenir à la mythologie nordique, et plus précisément à Yggdrasil. Cet arbre cosmique soutient les neuf mondes composant l’Univers (au sommet Ásgard le royaume des Ases où vivent les Dieux, Ljösalfheim/Alfheim le royaume des Alfes ou Elfes blancs, Vanaheim le royaume des Vanes d’où sont originaires Freyja et Freyr, puis au centre Midgard/Mannheim le royaume des humain, Nidavellir le royaume des Nains, Jötunheim/Utgard le royaume des Géants, et enfin aux racines Svartalfheim le royaume des Elfes noirs, Muspelheim le monde du feu, Helheim/Niflheim le monde de glace et de la mort qui est gouverné par Hel). En reliant tous ces mondes entre eux, Yggdrasil crée des Voies, chacune liée à une Rune en particulier. Et ces Voies sont au nombre de… Vingt-quatre !

De ce fait, il est totalement erroné d’ajouter une vingt-cinquième Rune au jeu divinatoire du Futhark. Cette fameuse Rune supplémentaire, toujours vierge, désignée sous le nom de « Wyrd » (pour « destin » en vieux norrois), est en réalité une invention de l’auteur Ralph Blum vers la fin des années 1970. C’est bel et bien une double aberration : non seulement il est illogique de rajouter une Rune qui ne serait liée à aucune Voie entre les mondes, mais son nom même nie le fait que chacune des vingt-quatre Runes du Futhark est une facette même du Destin, de même que les différentes associations entre elles sont lourdement chargées de significations.

Le sens des Runes

Tout comme on le fait dans la cartomancie, beaucoup pensent que les Runes ont un endroit et un envers (en l’occurrence un haut et un bas) et qu’ainsi leur sens influence leur lecture. C’est là encore oublier la construction même de ces Runes, ainsi que leur vocation première.

En effet, les énergies qui y sont liées n’ont aucune dimension, de même que certaines Runes auront toujours la même forme quel que soit le sens dans lequel elles sont tournées (c’est le cas de Gebo, Hagalaz, Naudhiz, Isa, Jera, Eihwaz, Sowilo, Ingwaz, et Dagaz) et pour lesquelles on va rajouter un point pour distinguer le « pied » du signe afin d’en définir le sens… Mais les Runes ont bien assez de polarité et sont à même de donner assez de significations sans qu’il ne faille chercher autre chose. Ce sont des formes qui ont suffisamment de sens quel que soit le point de vue.

Et puisqu’on est dans le sens de la lecture, un autre point qu’on oublie c’est que le Futhark est construit comme un cycle qui se répète sans fin : il est donc à lire comme un cercle autour duquel s’articule chaque Rune. Et c’est là qu’on règle également une autre question qui divise : qui d’Othalaz ou de Dagaz clos le cycle avant qu’il ne recommence à Fehu ?

Là encore, la réponse est somme toute assez simple et se trouve dans les significations des Runes ainsi que dans un placement cardinal des symboles. On utilise pour cela Jera, la douzième Rune, qui marque le changement de cycle pour le solstice d’hiver et que l’on place au Nord. Si l’on considère Jera comme « l’éternel retour immuable » et Dagaz comme « l’éternel mouvement cyclique évolutif », il apparaît logique de placer ainsi Dagaz au Sud, puisque ainsi la symétrie serait parfaite. De plus, Dagaz symbolise l’aube, le nouveau jour qui se lève, c’est le renouveau. Enfin, si Dagaz est la réalisation de l’être dans l’équilibre des opposé, Othalaz représente la sagesse ancestrale et l’héritage spirituel : n’est-il point logique de puiser d’abord dans cette connaissance traditionnelle offerte par Othalaz avant de pourvoir se réaliser en Dagaz ?

Les 24 Runes

Le Futhark est divisé en trois groupes de huit Runes. Ces groupes, nommés « ætt » (« ættir » au pluriel), sont chacun gouverné par un Dieu et une Déesse :

  • le premier ætt (Fehu, Uruz, Thrurisaz, Ansuz, Raidho, Kenaz, Gebo, Wunjo) est gouverné par Freyr & Freyja, et est donc en lien avec la fertilité
  • le deuxième ætt (Hagalaz, Naudhiz, Isa, Jera, Eihwaz, Perthro, Algiz/Elhaz, Sowilo) est gouverné par Heimdallr & Módgud, et est en lien avec le rôle de gardien (Heimdallr garde le Bifrost, le pont entre les mondes, et Módgud garde le pont Gjallarbrú qui sert de porte à Helheim)
  • le troisième ætt (Tiwaz, Berkano, Ehwaz, Mannaz, Laguz, Ingwaz, Othalaz, Dagaz) est gouverné par Tyr & Zisa, et est donc en lien avec la justice et l’accomplissement

Outre cette configuration qui influence bien évidemment le sens des Runes, chacune est liée à certaines correspondances, notamment les éléments (Feu, Eau, Terre, Air, et Glace), les directions, les saisons, et les Hvelir (points énergétiques similaires aux Chakras, et dont je parlerai au point suivant), ce qui permet leur utilisation ésotérique.

Voici les 24 Runes du Futhark :

Fehu  f

La finance et le pouvoir, le feu primordial, l’instinct, l’abondance, l’énergie vitale, la circulation des énergies, le chaos.

Uruz  u

Le potentiel absolu, la gestation, la maturation du corps & de l’esprit, l’origine de tout, la mère, la fécondité, la formation.

Thurisaz  th,þ

L’épine, l’éclair & le tonnerre, le choc, la confrontation, la fin du chaos, les forces primaires, la fertilisation, l’assainissement, la frontière à passer pour se renouveler.

Rune de Thor

Ansuz  a

Le vent (du souffle léger à la tempête), la voix (rugissante ou un murmure), la parole, le chant, l’incantation magique, l’expression, l’esprit, le souffle primordial, la conscience, la force divine, le projet, la direction, l’intention, l’inspiration. Mais aussi la mort et la peur.

Rune d’Odinn

Raidho  r

Le mouvement, le voyage, l’exemple, le guide, la conséquence de l’ouverture de la conscience, l’ordre, les valeurs, l’éthique, l’honneur, le rythme, les rites. Rune de guérison.

Kenaz  k

La maîtrise, la discipline, le contrôle, le feu de la forge & du foyer, la torche, la créativité, le savoir-faire, l’enseignement, l’apprentissage, la résistance face aux peurs & aux douleurs physiques, le dépassement de soi, la transformation, la fièvre, la brûlure.

Gebo  g

L’échange, l’union, le don, le partage, l’équilibre, la générosité, l’harmonie, l’amour, l’association, l’honneur, l’honnêteté, , la sincérité, les transactions, les relations égalitaires, le lien entre humanité et divin.

Wunjo  w

L’harmonie après le don, la cohésion de groupe, la bannière qui rassemble, le clan, le groupe dans lequel on conserve son individualité, la joie & l’harmonie au milieu du chaos, la jonction entre les contraires, la camaraderie, le bonheur, l’attraction cosmique, l’accomplissement des désirs, le plaisir.

Hagalaz  h

C’est la 9e Rune, c’est la Rune-Mère.

Le grêlon, l’eau solidifiée qui peut détruire, la neige, la géométrie fondamentale de l’univers, la protection, le pouvoir de changer de direction, le changement soudain, l’imprévu, l’inconscient, la formation de la pensée, le lien magique entre Midgard & Asgard.

Naudhiz  n

La nécessité, le besoin, le sacrifice, l’épreuve, l’aventure, la guerre, les crises, le progrès, l’initiation, l’évolution, la résistance & la friction, le blocage du mouvement, la protection contre les attaques, le frein, la malédiction, la privation, la contrainte, l’échec, la souffrance.

Isa  i

La cristallisation, la matérialisation, la densification, le retour à la terre, la prise d’indépendance par rapport au groupe, l’isolement, la construction de l’ego, la détermination de la volonté, l’état statique, le présent, la glace, le blocage du mouvement, la matière inerte, l’iceberg, le calme, le refroidissement, l’austérité.

Jera  j

La 12e Rune, la moitié du Futhark.

L’année, la saison, le cycle, le temps, le retour périodique, la récompense méritée, le changement perpétuel, la répétition, l’accomplissement au moment opportun, la récolte abondante si on a fait ce qu’il fallait, la moisson, la prospérité.

Rune de Freyr & Freyja

Eihwaz  ï,ei

La baguette d’if (Yggdrasil serait un if), la vie & la mort, la transformation, la mort initiatique (comme avec Odinn), la vie éternelle (rapport à la longévité des ifs), la régénération, les renversements, les bouleversements, la remise en question, la rupture, le lien, la colonne vertébrale, le bannissement, la renaissance.

Perthro  p

La puissance active du destin, la divination, l’oracle, les pièces d’un jeu, le hasard, les secrets, l’interaction entre le libre-arbitre & les contraintes, la matrice divine, la connaissance ésotérique, le passé, les souvenirs, la mémoire, la sexualité & les mystères féminins.

Rune de Frigg

Algiz/Elhaz  z

La communication avec le divin, l’âme, la protection magique la plus puissante, la puissance magique, la survie, l’attraction de l’énergie positive, le bouclier.

Rune d’Heimdallr et des Valkyries

Sowilo  s

Le Soleil, la lumière, la fusion des âmes, la source de la vie, la réalisation des objectifs, la volonté magique, l’illumination, la compréhension, la clarté, le maître, la victoire, l’augmentation des pouvoirs, la guérison.

Tiwaz  t

La justice, la responsabilité, la guerre, le sacrifice, le ciel, les réunions, les chefs, l’orientation des forces dans la bonne direction, l’axe cosmique, la paternité, la fraternité, le courage, l’indépendance, la fermeté, la détermination, l’athlète, le chasseur, l’héroïsme, le masculin.

Rune de Tyr

Berkano  b

La déesse-mère, la réincarnation, l’achèvement, la naissance & la mort, la mère, la purification, les commencements, la magie féminine, le féminin (et les problèmes féminins), la conservation, la sauvegarde, la fertilité, la production, l’auto-guérison, les massages, la danse, le partage.

Ehwaz  e

La dualité, l’alternance, le mouvement, l’oscillation, le cheval, l’aventure, la découverte, le voyage chamanique, les combinaisons, les liens définitifs, l’humanité en relation avec le règne animal, les relations dynamiques, les partenariats à long terme, la progression harmonieuse.

Rune de Freyr & Freyja

Mannaz  m

L’harmonisation des contraires, l’humanité, l’esprit de groupe, l’espérance en quelque chose de plus grand, la personnification de l’ordre social, le langage, l’esprit, la compréhension spirituelle & intellectuelle, al tolérance, l’amitié, la coopération, la diversité.

Rune d’Heimdallr, d’Odinn et de Frigg

Laguz  l

L’eau primordiale, la croissance, la fertilité, la pluie, la mer, les vagues, la marée, le lâcher prise, la fluidité, le règne végétal, la guérison par les plantes, la santé mentale, les larmes qui soulagent, la libération des énergies émotionnelles, la vie.

Rune de Nerthus & Njörd, liée à la Lune

Ingwaz  ŋ

L’acte créateur, la réserve d’énergie latente, le potentiel intériorisé, l’œuf, la graine, la vie en gestation, la concentration du pouvoir créateur, la cohérence, l’organisation fonctionnelle, la construction, la matérialisation, le stockage de l’énergie, la protection (de l’extérieur pour ce qui est à l’intérieur et inversement), l’enceinte hermétique, la chrysalide, le monde minéral, la paix, le non-retour.

Rune de Ing

Othalaz  o

L’héritage ancestral, le patrimoine, la fin du parcours initiatique, la tradition, le pouvoir ancestral, le renforcement des liens avec les autres membres du groupe, la protection & la transmission du patrimoine, la matérialisation des travaux magiques, l’espace familial, l’intégration au sein de la communauté.

Dagaz  d

Le jour, l’aube, l’accomplissement, la réalisation, l’éveil, l’harmonie & l’équilibre entre les polarités, l’union des extrêmes, l’alchimie, la transmutation, le paradoxe, l’ambiguïté, l’alliance, la manifestation de la lumière, la renaissance, le nouveau cycle, l’infini.

Les pratiques runiques

Outre l’aspect divinatoire des Runes, où celles-ci se connectent à la « Toile du Destin » pour nous donner les informations dont on a besoin, et où l’interprétation dépendra toujours des autres runes associées, il existe d’autres pratiques runiques, bien plus complexes, qui reposent sur trois cycles d’initiation.

Le premier cycle consiste à faire connaissance avec les Runes, en apprenant leur nom et en les prononçant tout en se concentrant à chaque fois sur la Rune, en la visualisant, pour entrer dans une sorte de symbiose avec elle.

Le deuxième cycle est l’apprentissage de postures des mains, que l’on nomme le Höntadhagaldr, et qui est une sorte d’imitation du symbole de la Rune sur laquelle on travail. Plus tôt, j’ai comparé les Hvelir aux Chakras, et ici on peut reproduire cette analogie : le Hönstadhagaldr peut être rapproché de la pratique des Mudras, le « yoga des doigts » qui accompagne le travail sur les Chakras. Les doigts servent ici d’antennes pour capter les énergies, le tout accompagné de la prononciation et de la visualisation de la Rune. Le but de cette pratique est d’aider à se relier à la conscience universelle, à se recharger en énergie, à se concentrer, à se décharger des émotions négatives, à éliminer les douleurs, à méditer, à harmoniser ses émotions, à s’harmoniser avec l’environnement & les éléments (chaque doigt étant relié à l’un d’eux : pouce/Feu, index/Air, majeur/Glace, annulaire/Terre, auriculaire/Eau), à construire sa force intérieure. 

Le troisième cycle est le Stadhagaldr et concerne cette fois la posture corporelle. Cette pratique est elle-même divisée en trois phases : d’abord l’imitation de la Rune Isa, la base de tout Stadha, pour pouvoir ensuite aller vers le Stadha de la Rune que l’on veut travailler. Et lorsqu’on maîtrise tout ce que je viens d’énoncer depuis le premier cycle (ce qui peut prendre plusieurs années !), on peut passer aux deux autres phases, qui consistent en une technique pour travailler avec la Rune à l’intérieur de soi, puis en la projection hors de soi de l’énergie de la Rune vers une cible choisie. Le Stadhagaldr a pour but le contrôle du corps, de la pensée, de l’émotion, la prise de contrôle & la direction de la volonté, l’ouverture des canaux cosmiques, la recharge du corps avec les énergies externes, l’intégration de l’énergie de la Rune.

Il y a évidemment des risques à cette pratique : l’énergie des Runes est liée aux taux vibratoires, que l’on peut mesurer grâce à la radiesthésie. Cela implique qu’il faut faire attention à ne pas dépasser ses propres limites sous peine de créer des lésions pouvant se traduire par des maladies. C’est pour cela que je ne détaille pas ces pratiques et que je vous invite, si cela vous intéresse, à lire le livre que j’utilise pour construire cet article et que j’ai mis dans mes sources, ainsi qu’à prendre le temps de bien vous renseigner et vous informer…

Enfin, les Runes servent aussi de supports magiques pour, notamment, la protection (de soi, des autres, d’un lieu, d’un objet,…), pour l’invocation des divinités si on veut travailler avec le panthéon nordique, pour la guérison,… Là encore il convient de bien se renseigner avant toute action, car certaines Runes sont particulièrement puissantes voire dangereuses lorsqu’elles sont mal utilisées.

Pour ce qui est de la divination, il est recommandé de fabriquer soi-même son jeu de Runes, avec des éléments naturels (bois, galets, os, cornes,…).

C’est ici que s’achève cet article. Il y a encore beaucoup de choses à dire sur le Futhark, car comme tout sujet ésotérique de cette ampleur, le sujet est bien trop vaste pour être traité en une seule fois. Mais j’espère que cette entrée en matière vous aura plu !

A vendredi prochain pour un nouvel article, qui sera consacré également à la culture nordique, et plus précisément à une divinité bien connue : Thor.

Prenez soin de vous et que Mélusine vous garde…

Amélie la sorcière

Sources

  • « Galdarbók – La Voix des 24 Runes » de Galdar Sechador
  • Article Wikipédia sur le vieux Futhark & articles connexes
  • Mes connaissances personnelles acquises au fil des années et malheureusement non-sourcées…
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5 commentaires sur “Le Futhark, la Voie des Runes”

  1. Bonjour, je vous écris car je suis confuse, dans un livre sur les Runes de Zoltan Zabo, il n’y a mention que de 18 runes. Il est question de l’oracle dans cet ouvrage. Donc il me semble que l’on pourrait utiliser seulement 18 runes pour la pratique de l’oracle … Mais ailleurs tous les jeux de pierre runiques notamment dans les boutiques ésotériques, tout comme chez vous, mentionnent 24 runes… Je me demandais s’il y avait un ancien langage runique plus restreint..

    Si vous pouviez éclairer ma lanterne de novice, je vous en serais reconnaissante.
    Esyle

  2. J’ai trouvé la réponse ! Pardonnez mon ignorance 🙂 cela dit, il me semble beaucoup plus courant de « tirer les runes » sur l’ancien jeux de 24 runes plutôt que sur le récent de 18 ou 16… Peut être auriez vous une explication à cette préférence, hormis l’ancienneté ?
    Bien à vous,
    E.

    1. Ne vous excusez pas voyons, on ne peut pas tout savoir et comme vous pouvez le constater, il y a des sources qui se contredisent un peu partout et c’est difficile d’y voir clair selon les sujets si on ne sait pas où chercher ni qui croire.
      Je ne connaissais d’ailleurs pas Zoltan Szabo et ses 18 runes avant aujourd’hui, je ne savais même pas qu’il existait une manière d’utiliser seulement 18 runes voire moins… Car si on utilise 24 runes c’est parce que le Futhark ancien comporte exactement 24 runes et que ces runes ont toutes des liens les unes avec les autres et avec la mythologie nordique. Il arrive qu’on trouve des jeux de runes, avec une rune blanche communément appelée Wyrd (le destin), mais c’est redondant et inutile puisque les runes dans leur ensemble sont liées au destin…
      Je n’ai, de fait, aucune explication sur cette utilisation puisque je la découvre. Mais si vous voulez mon avis, je trouve cela très étrange de ne pas utiliser l’entièreté du Futhark ancien, étant donné que c’est la forme la plus ancienne connue et que les formes ultérieures comptaient justement davantage de symboles… J’imagine que l’auteur a son explication et son interprétation sur la question, mais j’avoue ne pas comprendre l’intérêt.

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