Mythes et symboliques du chat

S’il est un animal que l’on associe bien volontiers à la sorcellerie, c’est bien le chat. Animal mystique et mystérieux, il a conquis le cœur des hommes bien longtemps avant notre ère, et il continue de nous fasciner.

Magique et magicien, il aura aussi eu le malchance de subir le courroux du christianisme, mais aujourd’hui il reprendre ses droits… Aujourd’hui, je vous parle donc des mythes et symboliques du chat.

Montage photo montrant un collage de six photos de chats. De gauche à droite et de haut en bas on a : un chat noir marchant dans l’herbe, un chat blanc et roux assis sur des copeaux sombres, un chat gris à poils longs assis sur un meuble, un chat marron assis sur un meuble, un chat blanc et noir assis sur le sol, et un chat blanc, noir et roux assis sur des dalles.
Les beautés du chat – montage par Howard Cheng

Felis, cattus et autres greffiers…

Le chat et l’être humain sont intrinsèquement lié depuis la domestication du premier par le second, si bien qu’il y a peu de cultures qui n’en parlent pas. Pour autant, le chat ne se dressant pas comme les autres animaux domestiques, son rapport avec nous est assez particulier, et sa réputation est passée par un peu tous les états, de la vénération à la crainte.

Étymologie

Son nom lui vient d’abord d’Égypte : le mâle est nommé mau (en rapport avec le miaulement) et la femelle techau (d’où découle le chaus à l’origine du nom actuel d’un chat sauvage d’Égypte et d’Asie, le Felis chaus). Au Proche-Orient, il est appelé qato, qui pourrait être une origine du latin cattus… à moins que l’on ne considère que cattus vient de l’adjectif cautus, pour rusé ou astucieux. Il est hélas difficile de bien définir l’étymologie du chat tant il est souvent confondu dans les textes anciens avec d’autres chasseurs de rats comme la martre, la fouine ou la belette. En grec ancien, le chat est désigné sous le terme ailouros (« qui remue la queue ») qui sert aujourd’hui à désigner les gens amateurs de chats (ailurophiles).

Au Moyen Âge, on utilise les mots gatti ou cattine fella pour désigner les peaux de chats, mais d’autres termes sont également employés pour désigner le chat domestique, tous commencent par le mot latin mus qui signifie souris : on trouve ainsi musio, murio, murilegus et muriceps. Tous ces noms montrent à quel point le chat est très souvent lié à la chasse des rongeurs.

Le mot chat apparaît en France en 1175, lorsque le mot cattus (bas latin) est préféré à felis (latin générique). Le chat est ses traductions en Europe ont a priori la même origine, et il faut attendre le 18e siècle pour que le vocabulaire désignant le chat s’étoffe et se diversifie.

Un peu d’histoire

Le chat et l’humain commencent à se lier autour de 7500/7000 avant notre ère, a priori dans le « Croissant fertile« , et on parle plutôt d’apprivoisement que de domestication à proprement parler. On lie facilement cela l’agriculture, qui a eu comme inconvénient d’attirer les rongeurs dans les greniers à grain… ce qui aura donc naturellement attiré les chats, leurs prédateurs naturels. Humains et chats se sont liés grâce à cette opportunité qui les servait tous deux, comme un accord mutuel, et à finit par conduire à la domestication du chat. Puis le chat s’est propagé vers l’Europe et ailleurs.

On a par ailleurs longtemps pensé que la domestication du chat était née en Égypte, tant l’animal a une place importante en Égypte Antique, que ce soit dans la culture (on trouve notamment des chats momifiés) ou la religion (avec deux déesses félines : Bastêt, à tête de chat, et Sekhmet, à tête de lionne). Les chats d’Égypte chassait les rongeurs mais également les serpents, protégeant ainsi à la fois les réserves de nourriture et le foyer, et il devint progressivement l’animal le plus sacré. Les grecs et romains finirent par s’y intéresser aussi, au point notamment que les cultes de Bastêt et de Diane finirent par fusionner vers 392, avant l’interdiction des cultes païens par l’empereur chrétien Théodose 1er.

Le monde musulman n’échappe pas non plus à l’amour envers les chats, au point que l’Islam considère comme péché grave leur maltraitance.

En Asie, le chat arriva en Chine par les échanges commerciaux, en servant de monnaie d’échange contre les soieries, au temps de la dynastie Han (-206 à 220). Au Japon, c’est au 6e siècle que la chat fit son entrée, en accompagnant la doctrine bouddhiste, au sein de laquelle il a acquis une place importante également. Le succès est tel qu’une loi du 18e siècle interdit le commerce et l’enfermement des chats. Le chat est par ailleurs très présent dans l’art japonais, où il est souvent associé aux femmes. En Inde, le chat est comme en Égypte lié à une déesse : Satî.

En Europe, le chat a bonne réputation jusqu’au 5e siècle, où les persécutions commencèrent progressivement et s’intensifièrent après la grande peste : les cultes païens, notamment celui de Freyja, refirent surface, et vers le milieu du 15e siècle le chat fut relégué au rang d’animal infernal… Il faut attendre la Renaissance pour un retour en grâce du chat, notamment grâce à Louis XV qui, amoureux de l’animal, interdit enfin les bûchers pour les chats le soir de la Saint-Jean (mais cela ne sera totalement effectif, quelle que soit l’occasion, qu’après la Révolution). Les travaux de Louis Pasteur sur la transmission des maladies achevèrent de replacer le chat comme animal domestique apprécié de la population. Hélas, les superstitions ont toujours la peau dure…

Le chat, une créature mystique…

Si le chat a été déifié dans certaines cultures, ce n’est pas sans raison. Depuis l’Antiquité, on lui prête grand nombre de pouvoirs, et il en est toujours ainsi de nos jours.

En Égypte, le chat est donc lié à Bastêt, déesse de la fécondité qui symbolise la lumière, la chaleur et l’énergie solaire, mais aussi, sous ses traits félins, le mystère, la nuit et la lune. Durant l’Antiquité, on pensait également que Bastêt aidait à la fécondité des hommes et des animaux, et qu’elle soignait les maladies et veillait sur les âmes des morts. Pour autant, Bastêt est une déesse discrète qui n’est représentée qu’au sein de son temple à Bubastis, la ville d’origine de son culte. Protectrice (notamment des femmes et des enfants) sous forme de chat, elle devient guerrière en prenant les traits de la lionne avec Sekhmet. mais même sous sa forme de chat, Bastêt est puissante : c’est elle qui lutte contre Apophis, le terrible serpent.

En Chine, on lui prête le pouvoir d’attirer le mauvais sort et d’éloigner les démons à l’aide de ses yeux qui brillent la nuit. La divinité agreste Li-Show aurait d’ailleurs eu l’apparence d’un chat… Au Japon, le chat oscille entre porte bonheur et animal démoniaque… En Inde, la déesse Satî a l’apparence d’un chat et des temples lui sont consacrés. On lui dédiait également des statuettes félines dans lesquelles on installait des petites lampes à huile pour effrayer les souris la nuit (avec l’effet des yeux qui brillent, donc). On s’en servait également pour éloigner les mauvais esprits. Et bien que cela ne soit pas canons à son origine, dans le bouddhisme on apprécie le chat pour ses dons de méditation (l’exclusion du chat des canons s’explique par le fait qu’un chat se serait endormi lors des funérailles de Bouddha).

Évidemment, c’est en Europe au Moyen Âge que cela se gâte pour le chat. Il devient une créature démoniaque qui rend impure la nourriture qu’il touche. En raison de son adoration par les population païennes et par sa capacité à refléter la lumière par ses yeux (comme s’il avait les feux de l’Enfer en eux), l’Église associe le chat aux cultes infernaux. Dès lors, le chat est associé à la malchance et au mal (surtout s’il est noir), ainsi qu’à la sournoiserie et à la féminité. Le chat était donc l’animal du diable et des sorcières… et gagne d’autres pouvoirs, comme celui d’avoir neuf vies. Cette association au nombre 9 s’étend alors : une sorcière pourrait se transformer neuf fois en chat, et un chat ne peut avoir que neuf propriétaires (le dernier serait alors emporté en Enfer)… On leur prête également le pouvoir de se réunir dans des fête de sorcellerie animale, à l’image des sorcières se réunissant pour les célébrations païennes. Comme le noir est une couleur du diable, c’est hélas le chat noir qui eut le plus à subir de cette très mauvaise réputation (à moins qu’il n’ait une tache blanche sur le poitrail, signe divin qui le protégeait relativement de la haine des hommes).

Détail d’une mosaïque antique, venant de Pompéi, montrant un chat au pied d’une colonne.
Mosaïque de chat et de perroquets (détail), Musée Archéologique National de Naples

Le chat dans la sorcellerie

Si on pense naturellement au familier d’une sorcière ou au malheur apporté par le chat noir, il est à présent clair que le chat est utile de bien des manières en sorcellerie, bien loin des anciennes superstitions.

Les chats sont des alliés fidèles de toute magie liée à la lune (et de fait aux déesses lunaires), et on les considèrent comme des animaux gardiens. On comprend vite leur attrait et pourquoi on les voit comme les familiers préférés des personnes pratiquants la magie (mais ce serait oublier que c’est le familier qui nous choisit, et non l’inverse…). Dans nos rêves, ils nous délivrent des messages.

Mais les chats sont aussi porteurs de présages, selon la couleur de leur pelage (qui importe bien plus que la race). 

Chat Noir

Il est temps de défaire les superstitions : non, le chat noir ne porte pas forcément malheur ! Ces chats sont même au contraire liés à la chance : ils l’apportent avec eux et vous préviennent lorsque la malchance risque de vous frapper (en vous fuyant ou en étant agressif avec vous, par exemple). Ils sont aussi liés à la santé et plus globalement à la médecine, tout en étant intrinsèquement lié aux domaines spirituels : là encore, voir un chat noir rôder près d’une personne très malade n’est pas à voir comme un malheur, car le chat n’est là que pour aider, guider, la personne vers sa prochaine vie. Et sans que cela ne soit lié à la mort, un chat noir qui vient vous visiter peut être simplement là parce que vous avez besoin d’un guide spirituel, ou qu’on vous prévienne d’un danger imminent. 

Comme vous pouvez le voir, si le chat noir est effectivement lié à des événements malheureux, il ne les apporte pas directement, mais au contraire sert de messager pour vous laisser une chance de les éviter ou tout du moins de vous y préparer (puisque tout n’est pas toujours évitable). Une chose est sûre : le chat noir gagne à être votre ami et non votre ennemi…

Chat Blanc

Lui est signe de bonne fortune, notamment en Russie où un chat blanc croisant votre chemin vous annonce un gain d’argent pour bientôt (et à l’inverse, si le chat blanc vous fuit ou a peur de vous, cela peut annoncer des difficultés financières prochaines), ou encore en Asie où le chat blanc est un symbole fort de chance et où on offre parfois un chat blanc à un couple qui se marie (le chat leur apportera chance et richesse, à condition qu’on s’occupe bien de lui).

Il peut également être lié à la fertilité ou à un changement dans la vie amoureuse. C’est aussi un chat lié aux guides spirituels… 

Chat Gris

Les chats gris peuvent apporter espoir et réconfort aux personnes vivant des moments difficiles ou qui sont en période de transition. Ils peuvent aider à mieux comprendre les problèmes qui nous bloquent spirituellement et veillent à nous guider sur le bon chemin… Si vous croisez un chat gris, tentez donc de le suivre, sait-on jamais…

Chat Roux

Les chats roux sont liés à l’audace, au changement, à la détermination, à l’énergie… ils vont donc naturellement graviter autour de personnes qui possèdent un tempérament fort, qui sont engagées, qui veulent faire changer les choses… ou simplement encourager cela chez celleux qui en ont besoin. Ils apportent renouveau et optimisme.

Chat Brun

Loin des aventures de son comparse roux, le chat brun est bien plus routinier et calme… il sera alors bien plus utile pour aider les personnes rêveuses afin de les ancrer dans la réalité. Voir un chat brun en rêve peut donc signifier que vous avez besoin d’ancrage ou de reprendre pied dans un domaine où vous passer trop de temps à imaginer et pas assez à construire…

Chat Noir & Blanc

C’est l’archétype même du chat joueur et facétieux… Ces chats symbolisent le besoin de bonne humeur, de joie de vivre, d’optimisme, ainsi que la volonté de briser un peu le sérieux dans notre vie.

Correspondances magiques

  • Système solaire : Lune & Soleil
  • Zodiaque : Cancer, Lion
  • Fêtes : Samhain
  • Moments de la journée : Crépuscule & Nuit
  • Saisons : Printemps et Hiver (fin de l’hiver pour le chat sauvage)
  • Élément : Eau & Feu
  • Énergie : Yin
  • Ange : Gabriel
  • Pierre : œil de chat, œil de tigre
  • Plante : herbes-aux-chat (cataire, marum ou germandrée des chats, matatabi, ou encore la valériane officinale)
  • Déesses : Artémis, Diane, Déméter, Hécate, Freyja, Bastêt, Sekhmet, Cerridwen, Satî
  • Problèmes, intentions & pouvoirs : affection, amitié, amour, apprentissage (chat sauvage), après-vie, autre-monde / inframonde, capacités psychiques, carrefours (chat noir), chaleur, chance, clarté (chat sauvage), communication mesurée (chat sauvage), concentration, connaissance (la chercher, chat sauvage), connexions, défense, destruction, dignité, enchantement, esprits (les voir), équilibre des forces créatrices (chat sauvage), famille, grâce, guérison, indépendance, ingéniosité, inimitié, intuition (en relation avec la confiance, chat sauvage), magie (générale, de la « vieille femme », lunaire, nocturne + sexuelle pour le chat sauvage), messages / présages, obscurité, paix, passion, plaisir, pouvoir intérieur, protection maternelle, secrets, sécurité, sensualité, solitude (l’embrasser, chat sauvage), sorcellerie (surtout le chat noir), spiritualité, stress, travail onirique, vengeance.
Statuette de femme à tête de chat représentant la déesse égyptienne Bastêt.
Statuette de Bastêt, Ägyptisches Museum – par Einsamer Schütze

Et nous voilà à la fin de cet article sur nos mystérieux félins qui peuplent nos vies, nos rues, et même nos campagnes, j’espère que cela vous aura plu !

A vendredi prochain pour un nouvel article, dans lequel je vous parlerais de la tourmaline, la pierre du mois d’Octobre.

Prenez soin de vous et que Mélusine vous garde…

Amélie la sorcière

Sources

  • Wikipédia 
  • Le grand livre des correspondances” de Sandra Kynes
  • Le site We Mystic
  • Site sur le chat
  • « Witch Please » de Jack Parker
  • « Le Guide ultime de la sorcière moderne » de Semra Haksever
  • Mes connaissances personnelles…
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