La Magie de la Nature

En tant que « sorcière verte », j’ai bien évidemment un lien très fort et très particulier avec la nature. Je m’y sens bien, j’y accède à une harmonie et à un équilibre qui sont nécessaires à mon épanouissement. Aussi, l’étudier est une évidence pour moi.

Parler de plantes, c’est tout de même très vaste : il y a évidemment les herbes, fleurs, arbres dans leur état naturel, mais cela concerne aussi toutes les disciplines liées qui travaillent et transforment ces plantes, pour transmettre leurs bienfaits de différentes manières. Aujourd’hui donc, voyons ensemble toute la magie de la Nature !

Vue du dessus sur des plantes et fleurs placées dans des bols ou à même une table en bois, avec un bol d'huile et des cuillères en bois.
La magie des plantes – par FinjaM via Pixabay

Les Disciplines de la Nature

Lorsqu’on pense à comment utiliser les plantes pour bénéficier au mieux de leurs bienfaits, il nous vient naturellement en tête certaines médecines alternatives à la médecine moderne, dites aussi « médecines douces » ou « parallèles ». Certaines sont évidemment décriées, à raison parfois (comme l’homéopathie, qui ne vend que du sucre et de l’eau tellement le produit est dilué à partir de produit dilué, lui-même issu d’une dilution de dilution,… et qui utilise des matières animales sans le dire sur l’emballage).

Si beaucoup en abusent et voient le mot « alternative » comme étant l’opposé de la médecine moderne, en réalité ces médecines ne doivent être prises que comme des compléments à un véritable suivi médical. Les plantes sont magiques, certes, mais en aucun cas miraculeuses.

D’autant plus que se soigner avec des plantes n’est pas moins anodin que le faire avec des médicaments de synthèse, car on oublie trop souvent que certaines plantes sont toxiques, parfois mortelles, à faibles ou à hautes doses… Comme pour tout, donc, la posologie est importante, ce qui implique une bonne connaissance de ces médecines ainsi que des plantes utilisées.

Voici une liste, très certainement non-exhaustive, des différentes disciplines qui utilisent les bienfaits des plantes, sous diverses formes :

  • Phytothérapie (traitement thérapeutique fondé sur les extraits de plantes et les principes actifs naturels, qui utilise toutes sortes de traitements, allant des décoctions aux onguent en passant par les cataplasmes,…)
  • Aromathérapie (l’utilisation de composés aromatiques extraits de plantes, les huiles essentielles, à des fins médicales)
  • Florithérapie (principe similaire à l’aromathérapie mais avec l’utilisation d’élixirs floraux, les plus connus étant les célèbres Fleurs de Bach)
  • Herboristerie (la préparation et la commercialisation de plantes médicinales ou de préparations dérivées – comme des tisanes prêtes à l’emploi -, et par métonymie cela désigne la boutique où tout cela est vendu)
  • Cosmétique (même si de nos jours c’est moins répandu, l’usage cosmétique des plantes est divers : pour les couleurs mais aussi les bienfaits calmants, apaisants, antivieillissement,… que ce soit en principes actifs dans les produits qu’utilisés directement comme avec les hydrolats par exemple)
  • Parfumerie (on ne peut évoquer les plantes sans parler tout simplement des odeurs qu’elles dégagent et que l’on peut « capturer », et si l’utilisation première est de sentir bon, il ne faut pas oublier que les odeurs peuvent avoir des vertus thérapeutiques)
  • Sylvothérapie (principe selon lequel être dans une forêt ou à proximité d’arbres a un effet bénéfique pour le bien-être et la santé)
  • Gemmothérapie (utilisation thérapeutique des jeunes pousses, bourgeons et radicelles)
  • Naturopathie (médecine alternative qui utilise entre autres plusieurs disciplines ci-dessus)
  • Sorcellerie (les utilisations regroupent toutes celles précédemment citées + les correspondances magiques selon l’intention, on peut utiliser les plantes également en décoration d’autel, comme protection ou comme offrandes,…)

Récolter & Prendre Soin

Si vous décidez de récoltez vous-même les plantes que vous utiliserez ensuite, quelle que soit la forme finale, il y a des choses à savoir, que ce soit pour votre santé, votre sécurité ou pour le respect de la nature. Que ce soit en lien avec la sorcellerie ou simplement pour votre bien-être ou celui de vos proches, une certaine éthique est nécessaire pour profiter de la nature dans les meilleures conditions. Il y a donc des règles, ou tout du moins des valeurs, à suivre.

Ne jamais récolter davantage que ce dont vous avez réellement besoin

Cela peut paraître un peu bête de l’énoncer ainsi, mais même lorsqu’on stocke pour plus tard (notamment pour les plantes dont on aura besoin à un moment de l’année où elles ne poussent pas), il est parfaitement inutile et contreproductif de prendre plus que nécessaire.

D’une part, parce que même une fois séchées voire réduites en poudre, les plantes ne se conservent pas toutes indéfiniment, et beaucoup ne se garderont pas plus d’un ou deux ans sans s’altérer. Un peu comme un thé qui s’évente…

D’autre part, et c’est là que l’éthique intervient, prendre trop, c’est risquer de gâcher, de jeter… mais c’est aussi risquer d’endommager la nature en prenant plus que ce qu’elle peut renouveler. C’est là qu’intervient la règle suivante :

Apprenez à connaître les plantes avant de les récolter

Connaître une plante, c’est savoir quel est son cycle de pousse, sa manière de se reproduire, son habitat, si c’est une espèce menacée/protégée ou pas (et donc savoir si elle est récoltable dans la nature, dans le cas contraire vous pourrez peut être la cultiver vous-même), et c’est bien entendu savoir si telle ou telle plante est dangereuse (totalement ou en partie : exemple avec le muguet, utilisé en sorcellerie pour sa symbolique liée à Ostara, mais qui fait partie des plantes toxiques).

Connaître une plante, c’est aussi savoir comment elle est composée, savoir quelles parties s’utilisent et comment, savoir comme les conserver (toutes ne sèchent pas de la même manière, certaine sont fragiles,…). C’est par exemple apprendre que si l’ortie est une plante urticante, elle a plusieurs utilisations notamment ne cuisine (en soupe) et en cosmétique (pour le lavage des cheveux gras, lutter contre les pellicules, ou encore stimuler la pousse des cheveux), et qu’il y a même une manière de la récolter à main nue sans subir ses défenses… 

Et évidemment, connaître une plante c’est apprendre à la reconnaître à l’état sauvage, à la différencier des plantes similaires (très important pour ne pas confondre deux plantes dont l’une est toxique et l’autre non…). 

Faire un herbier est une très chouette manière d’emmagasiner ce savoir, d’autant plus que ça peut être une activité très ludique.

Savoir quels outils utiliser & comment récolter

On ne récolte pas les plantes n’importe comment. Il ne s’agit pas de faire un simple bouquet, et il faut garder en mémoire que les plantes restent des êtres vivants sur lesquels on a encore beaucoup à découvrir. Et mal ,récolter une plante, outre l’empêcher de repousser, peut aussi la rendre malade.

Il faut donc là encore bien se renseigner pour connaître les particularités de certaines plantes, pour savoir lesquelles peuvent se couper et comment les couper pour leur permettre de continuer à se développer, lesquelles doivent être prisent entières (racines comprises),… et surtout à quel moment le faire et avec quels outils.

Il y a aussi des consignes liées à la pratique de la sorcellerie, la plus importante, à mon sens, étant de ne pas utiliser d’objets contenant du fer, pour ne pas blesser par inadvertance un membre du Petit Peuple, notamment lorsqu’on récolte des plantes dans lesquelles iels se cachent (l’aubépine en tête). Des lames en céramique ou en obsidienne sont alors idéales.

Observer ce que la nature nous offre avant de prélever

Si beaucoup de plantes doivent être récolter à même la source, il y a certaines choses que la nature « met de côté » et pour lesquelles il n’y a plus qu’à « se baisser pour ramasser ». Je pense notamment à ce qui vient des arbres : plutôt que de prélever à même les branches, regardez d’abord autour de l’arbre s’il n’y a pas largement de quoi faire.

Le sol regorge de trésors, surtout en forêt : branches mortes, pommes de pin et autres fruits à coques. Evidemment, concernant les fruits comme les pommes, prunes, cerises,… on ne vous demande pas de prendre au sol ce qui est trop mûr, gâté, pleins de vers…, il convient là encore de savoir quand récolter : un fruit mûr ce qu’il faut ne doit pas être difficile à enlever de la branche.

Pour tout ce qui est fruits à coques, veiller à d’une part en laisser pour les autres (notamment lors de la saison des châtaignes), mais d’autre part à ce qu’il en reste suffisamment pour les animaux !

Des précautions à prendre

Prendre soin de la nature c’est aussi prendre soin de soi et de ses proches. Et cela vaut aussi quand on récolte ce dont on a besoin dans cette même nature, qui bien que belle peut aussi être dangereuse.

Aussi, pensez à avoir toujours une paire de gants de protection sur vous, certaines plantes se défendent très bien avec leurs épines, et vous n’êtes jamais à l’abri des échardes en ramassant du bois. Ramasser les châtaignes n’est pas de tout repos pour les mains non plus, d’ailleurs…

Quel que soit l’endroit où vous prévoyez d’aller, n’oubliez pas d’emporter le nécessaire pour vous hydrater, vous restaurer, transporter vos trouvailles sans les abîmer, mais surtout pour ne pas vous perdre (pensez aux cartes IGN, surtout quand vous sortez des sentiers balisés, vérifiez que votre téléphone est bien chargé, que vous avez une lampe torche fonctionnelle,…) et marcher en sécurité (de bonnes chaussures, des vêtements adaptés à la saison, des vêtements de pluie, des bandes réfléchissantes surtout en hiver quand la nuit arrive vite,…).

Si vous prévoyez de cueillir des champignons, n’oubliez pas les principes de base, indispensables et même vitaux : ne pas ramasser un champignon qu’on ne sait pas identifier et bien séparer chaque sorte de champignon, dans le cas où vous auriez par mégarde pris des champignon vénéneux (qui donc ne contamineront pas les autres). Au moindre doute, mieux vaut ne pas prendre ou tout jeter, de fait allez-y avec un guide pour ne pas gâcher.

Feuilles séchées dans un mortier et pilon en faïence blanche, avec des fleurs en fond.
Utiliser les plantes au quotidien – par Corina « cenczi » via Pixabay

Les Plantes « Magiques »

Il me sera ardu voire impossible de lister toutes les plantes que l’on peut utiliser en sorcellerie. Il y en a énormément, et beaucoup partagent les mêmes vertus, ou une partie de leurs correspondances. Et bien entendu, nos « must-have » changent selon nos croyances, selon les divinités que l’on prie, selon là où l’on vit aussi, et même selon notre santé (je pense aux allergies notamment). Les goûts entrent aussi en compte (surtout pour ce qui touche à la décoration d’autel), tout comme les dégoûts (n’allez pas cueillir une plante dont vous détestez l’odeur ou le goût juste parce qu’on vous a dit qu’il en fallait pour telle décoction, alors qu’une autre plante pourrait tout à fait convenir parce qu’elle aurait les mêmes vertus).

Ci-dessous donc, je ne listerais que les plantes que je rencontre le plus dans ma pratique, en omettant les plantes toxiques (que je me refuse à utiliser, même en décoration) ainsi que les plantes qui entrent dans l’appropriation culturelle et/ou dont la culture va à l’encontre de mes principes écologiques (je pense à la sauge blanche et au Palo Santo : la sauge blanche est endémique d’Amérique du Nord et est à l’origine cultivée par les population natives et utilisée dans leurs rites, mais l’importation de sauge blanche en Europe constitue à la fois un désastre écologique et une spoliation de leur culture… quant au Palo Santo, c’est une essence menacée, et si la plupart des entreprises le vendant prétendent ne ramasser que le bois tombé, ce n’est évidemment pas la réalité…).

Cette liste ne contiendra cependant pas ni les vertus ni les correspondances, cela me prendrait bien trop de temps à énumérer, je vous invite donc à consulter mes divers autres articles sur certaines problématiques (par exemple la catégorie pour bien commencer sa pratique), sur les divinités, les célébrations,…

Les arbres

  • Aubépine
  • Bouleau
  • Cèdre
  • Cerisier
  • Châtaignier
  • Chêne
  • Cyprès
  • Érable
  • Frêne
  • Fusain
  • Genévrier
  • Hêtre
  • Houx
  • If
  • Laurier (attention, les variétés décoratives sont toxiques, et mortelles pour les animaux domestiques)
  • Magnolia
  • Marronnier
  • Noisetier
  • Noyer
  • Peuplier
  • Pin
  • Pommier
  • Prunellier
  • Saule
  • Sureau
  • Tilleul

Herbes et plantes « des jardins »

  • Achillée millefeuille
  • Aconit
  • Ail
  • Ajonc
  • Aneth
  • Angélique
  • Armoise
  • Basilic
  • Bergamote
  • Bourrache
  • Bruyère
  • Camomille
  • Chèvrefeuille
  • Chrysanthème
  • Consoude
  • Coquelicot
  • Fougère
  • Fraisier
  • Framboisier
  • Géranium
  • Herbe aux chats
  • Hibiscus
  • Iris
  • Jacinthe
  • Jasmin
  • Jonquille
  • Lavande
  • Lierre
  • Lilas
  • Livèche
  • Lys
  • Marguerite / Pâquerette
  • Marjolaine
  • Menthe / Menthe Poivrée
  • Millepertuis (attention, contre-indiqué avec les traitements hormonaux)
  • Mûrier
  • Passiflore
  • Pissenlit
  • Primevère
  • Romarin
  • Rose
  • Rue
  • Sauge (officinale, sclarée)
  • Thym
  • Tournesol
  • Trèfle
  • Valériane
  • Verveine
  • Vigne
  • Violette
  • Volubilis

Plantes diverses

  • Aloès
  • Anis étoilé (Badiane)
  • Bambou
  • Bardane
  • Bouillon blanc
  • Cannelle
  • Cardamone
  • Céréales
  • Champignons
  • Chardon
  • Clou de girofle
  • Coriandre
  • Coucou
  • Cumin
  • Dictame
  • Gingembre
  • Lin
  • Moutarde
  • Muscade
  • Nénuphar
  • Ortie
  • Patchouli
  • Piment
  • Reine des prés
  • Roseau
  • Sabot de Vénus
  • Santal
  • Scutellaire
  • Vanille

Evidemment, il reste de nombreuses autres plantes, à vous de faire votre propre liste !

Communier avec la Nature

Avant de conclure cet article, j’aimerais partager avec vous un peu de ma pratique. Lorsqu’il s’agit de me balader en pleine nature, que ce soit pour récolter ou simplement profiter (quoi que je fasse souvent les deux en même temps, car il est rare que je rentre les mains vides d’une simple promenade), il y a toujours certaines choses que je ne manque pas de faire.

Une des plus importantes, à mon avis, surtout lorsqu’on prélève quelque chose, c’est de dire merci. Tout simplement. Merci à cette nature généreuse, qui malgré tout ce qu’on lui fait subir continue de nous offrir ses bienfaits, et qui continue de nous émerveiller pour peu qu’on sache prendre le temps de l’observer et de l’écouter. C’est d’autant plus important si l’on « arrache » quelque chose à cette nature, que ce soit une simple fleur ou toute une récolte pour préparer divers remèdes. Dire merci ne nous coûte rien, mais c’est un acte magique en soi, car en le faisant on s’harmonise avec la nature. On lui montre qu’elle est importante pour nous. Et plus encore, c’est une acte d’humilité, et je trouve qu’il n’est pas vain, à notre époque, de faire preuve d’un peu d’humilité…

Bien évidemment, n’importe quelle sortie dans la nature est toujours, pour moi, un prétexte pour communier avec elle. Je prends invariablement un moment pour simplement prendre ma place dans mon environnement, pour m’ancrer profondément, me laisser bercer par les bruits ambiants, écouter et sentir, et même ressentir. S’ancrer et s’harmoniser avec la nature environnante, c’est aussi partager de soi-même. Puis que la nature nous a donné quelque chose (ou plutôt, puisqu’on lui a pris quelque chose), il est juste de lui rendre en retour…

D’ailleurs, il est judicieux de rendre à la nature les restes de plantes qu’on n’a pas utilisé et qu’on n’utilisera plus, soit parce qu’on en a plus besoin, soit parce que ces restes sont trop vieux. 

Et si vous avez des enfants, c’est le moment de leur expliquer tout cela, de leur apprendre à comprendre la nature, à la soutenir, à l’aimer, à la protéger.

Voici à présent la conclusion de cet article, qui j’espère vous aura été utile. Bien évidemment, il y encore énormément de choses à dire sur la Nature, ce qu’elle contient, et les enjeux qui y sont liés… Mais je ne peux hélas parler de tout en un seul article (ni tout court).

Je vous retrouve prochainement pour un nouvel article sur la numérologie, pour parler du nombre 6. En attendant, petit rappel que la semaine prochaine aura lieux la célébration païenne qui marque le début des fêtes du Feu, à savoir Beltaine. Ce sera la nuit du 30 Avril au 1er Mai, et cette année 2022 cela se passera en plus lors d’une Nouvelle Lune ! Profitez-en bien !

Prenez soin de vous et que Mélusine vous garde…

Amélie la sorcière

Sources

Pour une fois pas de sources écrites, puisque tout ce dont je parle aujourd’hui m’a été transmit par mes proches, en premiers lieux par mes grands-pères et ma mère, qui passent beaucoup de temps à jardiner et qui, depuis ma plus tendre enfance, m’ont appris à observer et à connaître tout ce qu’on peut trouver dans la nature. 

Et bien entendu, j’ai étoffé ce savoir au fil des décennies, au fil de mes pérégrinations dans la nature, de rencontres diverses et variées avec des personnes passionnées par la beauté de la nature,… Ainsi que par mes formations, qui enrichissent mes connaissances à chaque étape.

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