Pierre du mois #9 – Juillet : Le Rubis

Pour continuer le tour d’horizon des pierres symboliquement liées aux mois de l’année, nous voici aujourd’hui sur le cas d’une pierre puissante et précieuse. Fascinante par sa beauté, elle a captivé les têtes couronnées…

Mais ce qui vous fera aller vers elle, ce sera peut être ses pouvoirs liés au Feu. Sans plus tarder, laissez-moi vous présenter la pierre du mois de Juillet : le Rubis !

Cristaux de corindon pourpre et rose variété rubis sur gangue, sur fond noir.
Rubis pourpre et rose sur gangue, Pakistan – par Parent Géry
Avertissement : la lithothérapie ne peut remplacer un suivi médical ou psychologique professionnel. C'est une aide palliative, un soutien, mais en aucun cas un médicament ni un traitement miracle. De plus, les énergies des pierres sont subtiles et leur efficacité dépendant de notre propre énergie, les résultats ne peuvent être garantis ni égaux d'une personne à l'autre. Cette démarche doit être effectuée en toute conscience des limites de la lithothérapie et de nos propres limites.

Carte d’identité du Rubis

Composition chimique : Al2O3 (+ traces Cr)

Catégorie : oxydes (famille des Corindons)

Dureté : 9

Densité : 3,97 à 4,05

Système cristallin : trigonal (rhomboédrique)

Formation : magmatique ou métamorphique

Couleur du trait : blanc

Gisements / provenance : Afghanistan, Australie, Birmanie (90% de la production mondiale), Cambodge, États-Unis (Montana et Caroline du Sud), Inde, Kenya, Madagascar, Mexique, Mozambique, Russie, Sri Lanka, Tanzanie, Thaïlande, Viêt-Nam, Zimbabwe

Couleur : rouge (de rouge pâle à rouge sang), mais aussi avec des nuances violettes ou magenta

Signes du zodiaque : Bélier, Taureau, Cancer, lion, Scorpion, Sagittaire, Capricorne

Numérologie : 3 & 9

Planètes / astres : Mars & Pluton

Élément : Feu

Centres énergétiques (chakras) : principalement le point Racine + Cœur, Sacré, Solaire

A noter qu’en France, les Noces de Rubis célèbrent les 35 années de mariage. 

Origine & formation du Rubis

Le rubis est une variété de corindon (comme le saphir, dont je parlerais en Septembre), de la famille des oxydes. Plus précisément, il s’agit ici d’oxydes d’aluminium, la couleur rouge venant du chrome qui remplace au moins 1% de l’aluminium durant la formation de la pierre. Selon ce pourcentage, la couleur varie des tons « framboise » (nuances de violet) à rouge sang, la teinte la plus prisée étant la célèbre « sang de pigeon » (un rouge vif profond). A noter que si la couleur est rosée, on parlera alors de saphir rose et non plus de rubis. Avec le diamant, l’émeraude et le saphir, le rubis est une des quatre « pierres précieuses ».

Le rubis est formé » soit à partir d’un magma riche en aluminium (formation magmatique), soit par un métamorphisme de contact se produisant à de hautes températures et à de basses pressions (formation métamorphique donc). Cela étant, la petite dimension des pierres (à cause du chrome qui freine leur croissance) rend leur extraction dans les roches éruptives ou métamorphiques très difficiles, c’est pour cela qu’on trouve plus facilement le rubis dans les dépôts sédimentaires (où il résiste à l’érosion grâce à sa dureté, sa densité est alors idéale pour le trier des autres matériaux, le plus souvent de façon artisanale).

Les cristaux de rubis (difficiles à trouver sous cette forme) peuvent être tabulaires, de forme hexagonale ou plus allongés, de forme rhomboédrique (les plus fréquents, venant d’Inde et de Madagascar). L’absence totale d’inclusion est très rare : le chrome est responsable d’une grande variété de petits défauts, mais, paradoxalement, de microscopiques inclusions de titane (également appelé « soies ») peuvent parfois améliorer les jeux de lumière à l’intérieur de la pierre, et augmenter alors sa beauté et donc sa valeur.

Un peu d’histoire

Le rubis fait partie des pierres connues depuis l’Antiquité, mais à l’époque il était difficile de différencier réellement toutes les variétés de pierres rouges, aussi nommait-on, chez les romains, aussi bien le rubis que le grenat ou la spinelle rouge ou encore la tourmaline rouge (rubellite) par le terme latin « carbuncolorum« , c’est à dire « petit charbon ardent ». Cependant, les pierres les plus brillantes étaient déjà prisées et vendues à prix d’or. A noter que les rubis du Sri Lanka était déjà connu chez les Grecs et les Romains (on voit les premières mention dès 480 avant notre ère).

Au Moyen Âge, on passa aux termes « carboncle », « charboncle » puis « escarboucle » (c’est notamment sous ce dernier terme qu’Hildegarde de Bingen parlait précisément du grenat). Ces pierres deviennent à l’époque de plus en plus précieuses, acquérant dans le même temps la réputation mythique d’être liées aux dragons et aux chimères. Dès le 13e siècle, le rubis devient la pierre des rois : Saint Louis possédait « un gros ruby à la façon d’une demi-fève« , Charles V utilisait un rubis gravé pour cacheter ses lettres, et même le Duc de Berry avait un anneau d’or serti d’un rubis, bijou connu sous le nom de Cœur de France… mais l’ouvrage de l’époque le plus impressionnant se trouve sur la couronne de Charles IV pour son sacre en 1347 : des saphirs, des émeraudes et des perles, sertis dans de l’or, entourent un éblouissant rubis oriental de 250 carats. Cette coiffe est aujourd’hui conservée à la Cathédrale Saint-Guy de Prague, mais une copie se trouve au Château de Prague. Enfin, jusqu’au Concile Vatican II, le rubis ornait les anneaux des cardinaux.

Les rois orientaux n’étaient pas en reste ! Les plus vieilles et impressionnantes mentions du rubis se trouvent en Orient : aigrettes des turbans des maharajas, haut des bonnets des mandarins chinois, attaches des somptueux vêtements, bijoux, trônes, et même harnais des chevaux… Selon les récits de voyages de Marco Polo, le roi de Ceylan détenait le plus gros exemplaire de rubis connu à l’époque. Tandis que le roi de Siam en possédait un qui pouvait éclairer toute une pièce… Au 13e siècle à Bagdad, le calife Mostanser Billan (dynastie des Abbassides) doit céder ses trésors aux Turcs : on pouvait y trouver un paon d’or au plumage serti de pierres précieuses et aux yeux écarlates ou encore un coq à la crête sertie… Il est dit aussi que Gengis Khan portait à l’index droit un rubis gravé d’un svastika, et que les guerriers birmans s’inséraient un rubis sous la peau pour se rendre invincibles.

Au 16e siècle, le rubis est détrôné par le diamant, et perd de son charme, ainsi que de ses pouvoirs aux yeux des rois européens. De fait, le lien du rubis avec dragons et chimères s’estompe, à mesure que se font les découvertes scientifiques. Toutefois, elle reste une pierre précieuse dans la joaillerie, notamment pour les rubis de couleur sang et se présentant sans imperfection.

Il faut attendre 1800 pour voir le terme rubis pour désigner spécifiquement les corindons rouges. Le terme vient du latin « rubeus« , c’est à dire simplement « rouge ». Cependant, on ne l’utilise normalement que pour les pierres ayant la qualité de « gemme » : les pierres opaques, tirant sur le brun ou le rouge grisâtres gardent l’appellation corindon… mais dans l’usage courant, un corindon rouge sera nommé rubis, par déformation. À partir de 1876, deux chimistes français collaborent pour créer un rubis synthétique. Edmond Frémy est le premier à élaborer un cabochon utilisable en horlogerie. Puis en 1902, Auguste Verneuil, son fils adoptif, développe ensuite une méthode (appelé par la suite le « procédé Verneuil ») consistant à fusionner l’alumine en poudre dans la flamme d’un chalumeau oxhydrique. Le coloris rubicond s’obtient en ajoutant de l’oxyde de chrome. De nos jours, le rubis synthétique est toujours utilisé en horlogerie (pour fabriquer les paliers supportant les rouages en acier), ainsi que, depuis 1960, dans la technologie laser. A noter que l’uniformité de l’éclat du rubis synthétique et son coût nettement inférieur font qu’il est aussi utilisé en bijouterie. Enfin, le rubis naturel est utilisé dans l’industrie notamment comme abrasif (de par sa dureté). 

Pour finir sur le point histoire, notons que le mot corindon vient quant à lui du sanskrit (le rubis a une très grande place en Inde, où il est aussi nommé « ratnaraj« , le « roi des pierres précieuses ») « kuruvinda« , c’est à dire « feu intérieur ». 

Morceau de rubis non taillé mais dont on distingue bien trois faces, sur fond blanc.
Rubis rouge – par Adrian Pingstone

Propriétés du Rubis

L’énergie du rubis est de Feu, comparable au « feu intérieur ». Ce n’est pas pour rien qu’en Inde il correspond à la Kundalini, l’énergie qui part de l base de la colonne vertébrale et qui serpente tout le long vers le sommet du crâne, et que l’on associe au premier Chakra, ou centre énergétique, appelé Muladahra (la Racine). mais comme le rubis relie également l’énergie sexuelle à celle du cœur, on l’associe donc aussi au 4eme Chakra (celui du Cœur donc).

L’énergie du rubis est puissante et flamboyante, mais elle est aussi conquérante et passionnée. 

Sur le plan physique

Le rubis a très tôt été utilisé pour lutter contre les états de léthargie ou d’épuisement, car il a un effet stimulant. Il aide à renforcer également le cœur en cas de faiblesse cardiaque ou d’hypotension. réchauffant, il contribue à stimuler la circulation sanguine, et il est conseillé pour les personnes ayant souvent le corps froid. 

Le rubis aide aussi pour l’assimilation des nutriment dans les intestins lorsqu’il est placé juste en-dessous du nombril. En outre, il aide à calmer les douleurs menstruelles (en plaçant là encore la pierre au niveau du centre énergétique Sacré, sous le nombril).

C’est également un bon stimulant pour l’énergie sexuelle, notamment pour débloquer la venue des orgasmes (évidemment, on n’a rien sans rien, ça ne vient pas tout seul non plus, n’est-ce pas ?).

Sur le plan psychique

Son action stimulante fonctionne aussi sur le mental, en venant en aide aux personnes passives, apathiques voire dépressives, ne redonnant de l’élan et de la passion pour des projets, notamment. C’est le feu intérieur qui crée l’impulsion pour aller de l’avant. Par son action sur le point énergétique à la base du corps, il donne du courage, et l’envoie droit au cœur. Plus généralement, le rubis favorise les passions, de toutes sortes. Pour résumer, il redonne joie de vivre et confiance en soi.

Son action fait également du rubis un bon protecteur contre les attaques psychiques et le vampirisme énergétique (surtout si le cœur est ciblé). Cette pierre aide aussi à s’affirmer dans notre société matérialiste, en clarifiant les idées et les pensées.

Enfin, le rubis est connu pour son action bénéfique sur les rêves (il favorise les rêves positifs tout en éloignant les cauchemars) et pour sa qualité de pierre de prospérité et de loyauté.

Cristaux de corindon violet variété rubis sur gangue, sur fond noir.
Rubis violet, Pakistan – par Parent Géry

Conseils divers

De par son pouvoir stimulant, le rubis est fortement déconseillé aux personnes impulsives, colériques, sujettes aux comportements excessifs, notamment la jalousie. Chez les personnes naturellement dominante, avec un tempérament puissant, le rubis peut engendrer ces excès. Il est également déconseillé pour les enfants. En revanche, le rubis est idéal pour les personnes timides ou qui ont besoin de stimuler leur esprit de conquête ou de compétition (par exemple pour les personnes dirigeant une entreprise ou pour les compétitions sportives). 

En ce qui concerne l’entretien du rubis, cette pierre supporte toutes les méthodes de purification (eau, sel, terre, et encens), mais elle a besoin de beaucoup de soleil pour se recharger (ou, comme toujours, d’un amas de quartz, pourquoi pas exposé lui-même au soleil). Attention si vous  faites monter un rubis ne bijou : pour les rubis de qualité « gemme », préférez l’or jaune à tout autre métaux, car cette couleur neutralise les traces de bleu du rubis, rendant le rouge plus pur, renforçant ainsi son énergie. Sachez également que les rubis naturel utilisés en bijouterie sont généralement traités avec une technique de remplissage des microfissures qui fragilise la pierre au montage, la rendant très sensible à l’acidité (même d’un jus de citron). Normalement, cela doit être signalé à l’achat… Cependant, cela ne concerne que les pierres « gemmes » : vous ne courez pas ce risque avec les rubis opaques taillés en cabochon, ni avec les pierres roulées.

Enfin, en sorcellerie, le rubis est lié aux pouvoirs, problèmes et intentions qui suivent : acceptation, agriculture, amour (pour s’ouvrir à lui), bien-être bonheur, capacités psychiques, cauchemars, chagrin, changements, communauté, compassion, connexions, courage, créativité, croissance, danger (le prévenir), désir (sexuel & général), dévouement, émotions, énergie (générale & sexuelle), équilibre mental, force, gardien, guérison, influence, intuition, leadership, liberté, loyauté, lumière, messages / présages, météo (éclairs), négativité (protection contre), paix, passion, pouvoir (général & magique), prophétie, prospérité, protection (générale & émotionnelle), relations (les renforcer), respect de soi, richesse, sagesse, les sens, sexualité, soutien, travail sur soi, vie (vitalité).

A noter qu’une forte attirance pour le rouge du rubis peut aussi traduire un manque de son « opposé », le bleu (qu’il convient de combler, par exemple avec un saphir).

Le mot de la fin…

Le rubis est donc une pierre puissante, énergisante, qu’il convient de manier avec précaution et d’user avec parcimonie si l’on sait déjà parfaitement qui l’on est et où l’on va. Mais pour les personnes un peu perdues, abattues par la dureté de notre société, elle peut être une très bonne alliée.

Pour conclure, selon Gérard Cazals, le message du rubis est le suivant : “L’énergie est le sang de la Terre et le feu de la Vie. Quand les désirs et passions de l’ego sont consumés, reste le feu sacré de l’esprit, dans son éternelle pureté.”

Je vous laisse méditer sur cela… Vous pouvez aussi consulter les précédents articles de ma série sur les pierres du mois.

A vendredi prochain pour un nouvel article, où il sera question de Lughnasadh, la première des trois fêtes  païennes des moissons.

D’ici là, prenez soin de vous et que Mélusine vous garde…

Amélie la sorcière

Sources

  • La Quintessence des Pierres, 56 pierres au cœur de notre vie” de Gérard Cazals
  • Encyclopédie des cristaux” de Judy Hall
  • Le grand livre des correspondances” de Sandra Kynes
  • Le site France Minéraux
  • Ma formation de Conseillère en Lithothérapie, ainsi que les connaissances que j’ai glané au fil des années
  • Article Wikipédia sur le rubis
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