Shadow Work : le travail de l’ombre

Tout comme la Lune, qui nous montre sa lumière tout en nous cachant son ombre, nous avons nous aussi en nous tout autant de lumière que d’ombre. Cette ombre, on la fuit, on la repousse, on la cache au plus profond de soi…

Cette ombre, elle peut être lourde à porter, et lorsqu’on pratique la sorcellerie on sait qu’il faut, tôt ou tard, travailler sur elle, pour la comprendre et l’accepter, pour ce qu’elle est : une part de ce que nous sommes.

Alors aujourd’hui, nous allons parler du fameux shadow work, le travail de l’ombre.

Sur fond noir, une grosse bougie orangée allumée.
La lumière dans l'obscurité - ©La Tanière de Mélusine

Plusieurs fois déjà j’ai évoqué ce travail de l’ombre… Quand j’ai lancé La Tanière de Mélusine, je n’envisageais pas de consacrer un article à ce sujet aussi tôt, principalement parce que j’aurais souhaité être plus avancée dans mon propre shadow work et dans ma pratique pour en parler. Mais la journée de demain sera si propice à ce travail que c’est en réalité le moment idéal pour cela… 

Alors, le Shadow Work, c’est quoi ?

Commençons déjà par introduire celui qui a initié le concept en définissant l’ombre que nous portons : Carl Jung. Avec sa théorie du soi visible et du soi caché (la lumière et l’ombre), que l’on peut rapprocher de celle de Freud (Conscient/Inconscient/Subconscient, ou encore le Moi et le Sur-Moi), il a avancé que nous sommes tou·te·s composé·e·s d’une part lumineuse, exposée à la vue de tout le monde, et d’une part d’ombre, une version sombre de nous-mêmes, que nous cachons aux yeux du monde, mais de façon inconsciente.

Car cette ombre représente tout ce que nous repoussons, tout ce que nous refoulons : nos peurs, nos angoisses, nos traumatismes, nos vices, nos réflexes primitifs… C’est notre ombre qui conditionne la majorité de nos réactions à ce qui nous entoure, et ce de manière totalement inconsciente.

Le Shadow Work c’est donc tout simplement le travail sur cette part d’ombre, sur tout ce qu’on a internalisé et mis de côté (le plus souvent involontairement, et même parfois sur plusieurs générations).

Pourquoi se lancer dans le Shadow Work ?

On pourrait résumer l’utilité du travail de l’ombre à un point : être entier·e. Puisque notre ombre fait partie intégrante de nous-mêmes, on ne saurait être une personne complète sans l’accepter pleinement. Retrouver sa part d’ombre et la prendre pour ce qu’elle est peut nous faire énormément de bien, en nous permettant de :

  • Sortir des schémas répétitifs qui nous empoisonnent et débloquer ce qui nous empêche d’avancer (comme par exemple des phobies ou des angoisses liées à des traumatismes).
  • Comprendre les autres en se comprenant soi-même, et ainsi mieux se comporter avec le monde qui nous entoure.
  • Évidemment, s’aimer soi-même !

Le but est, grossièrement, de tirer toutes ces choses, qui nous bouffent de l’intérieur, vers la lumière. Et en faisant cela, on apprend à tempérer nos émotions, à équilibrer nos actes, et à harmoniser notre comportement (envers les autres comme envers nous-mêmes). 

Dangers & pièges du Shadow Work

Vous l’aurez sans doute déjà compris, quand on travaille sur ce qu’on a au plus profond de soi-même, ce n’est pas anodin et il convient de prendre des précautions et de faire preuve de prudence.

Soyez prêt·e

La toute première chose est de pratiquer au bon moment : on ne se lance pas dans cette épreuve si on ne va pas bien moralement, si on est vulnérable émotionnellement. On ne laisse personne le faire à notre place et on doit savoir si on est capable ou non de gérer ce qu’on va apprendre. Car comme tout travail sur soi, ce qu’on va voir n’est pas toujours très positif et c’est loin d’être agréable… Et bien entendu, on ne le fait pas parce que notre influenceuse préférée en a parlé, ou parce que tout Instagram fait sa trend sur ça : le Shadow Work, comme tout ce qui est lié à la sorcellerie, n’est pas à prendre à la légère, ce n’est pas un jeu, et ça peut faire très mal…

Seul·e ou bien accompagné·e

Si on se fait accompagner dans cette tâche (que ce soit par un·e professionnel·le ou non), il faut veiller à ce que la personne soit bienveillance et respectueuse. Le but n’est pas qu’une tierce personne vous enfonce et vous rabaisse, et croyez bien que vous aurez besoin de toute la gentillesse du monde tout au long de ce travail.

Une longue course d’obstacles

Il faut garder en tête que le Shadow Work n’est pas un travail rapide et facile : cela prend beaucoup de temps (et idéalement se pratique tout au long de votre vie, car si vous évoluez, votre ombre aussi) et beaucoup de difficultés vous attendent. Mais ça en vaut vraiment la peine !

De même, soyez conscient·e que vous ne pourrez pas travailler sur un seul domaine : c’est toute votre vie, tout votre être, que vous allez passer au crible, même les choses que vous ne voudriez pas « attaquer » tout de suite. Tout est lié, vous ne pouvez pas dissocier un domaine d’un autre.

Restez humble

Ce n’est pas parce que vous, vous travaillez sur vous-mêmes, que vous devez vous sentir mieux que les autres. Chaque personne avance à son rythme dans la vie, cela vaut aussi pour le Shadow Work, alors ne comparez pas non plus votre travail à celui des autres. Et ne cherchez jamais la perfection : vous êtes déjà parfait·e dans votre existence, soyez vous-mêmes tout simplement.

N’oubliez pas non plus ce que vous avez appris et servez-vous en ! Les résultats du Shadow Work ne seront jamais inutiles, alors intégrez ce que vous avez appris dans votre pratique, et même dans chaque aspect de votre vie.

Ne gardez pas pour vous ce que vous apprenez

Tout en étant bienveillant·e avec vous-mêmes (ne vous rabaissez pas, vraiment !), partagez votre travail, que ce soit avec vos proches, avec d’autres personnes partageant les mêmes centres d’intérêt, les membres de votre coven si vous en avez un, ou même votre psy… Partagez et mettez en pratique. 

Mais ne vous servez pas mal de vos résultats : le but est de mieux vous comporter.

Evitez, enfin, de projeter votre travail sur les autres : ce qui vaut pour vous ne vaut pas toujours pour les autres (et inversement). 

Notez, tout !

Dernière petite recommandation, et non des moindres : gardez une trace de tout votre travail. D’abord pour ne pas oublier, mais aussi pour pouvoir y revenir (si vous n’avez pas bien compris ou si vous pensez que tout n’est pas encore clair sur tel ou tel point). Cela permet aussi de rester humble en ne perdant pas de vue ce qu’n était, ce qu’on est, et pourquoi on en est arrivé·e là. 

Et puis, c’est aussi très positif de voir tout le chemin qu’on a parcouru. Parce que oui, si le Shadow Work est très souvent épuisant, il nous sert aussi à rendre notre vie pus agréable, et ça, c’est plutôt chouette.

Comment procéder ?

Lorsque vous êtes dans de bonnes conditions pour lancer votre travail de l’ombre, commencez déjà par vous demander si un support plutôt qu’un autre vous conviendrait le mieux. Sachez qu’il n’y a pas une méthode meilleure qu’une autre : le mieux c’est ce qui vous parle le plus. Bien sûr, le Shadow Work ce n’est pas juste allumer bougies et encens, mettre de la musique relaxante et méditer sur le sens de notre vie…

Dans les outils « non-magiques », on retrouve évidemment la psychothérapie et la psychanalyse (oui, c’est différent, puisque psychiatre et psychologue sont différents métiers, certes liés au même domaine). Ne négligez pas ces professionnel·le·s si vous en ressentez le besoin, et gardez en tête que rien ne remplacera jamais un vrai suivi médical ! Notez également que l’hypnose (faite par une tiers personne autant que l’auto-hypnose) peut aussi être un outil valable.

Vous pouvez aussi procéder à un « Shadow Work naturel » avec d’autres personnes, simplement en discutant de sujets sensibles, de vos traumatismes,… Les personnes avec qui vous entretenez des liens forts sont souvent de bon·ne·s interlocuteur·rice·s pour cela, mais cela peut être aussi des gens que vous venez de rencontrer.

Outre ces aides professionnelles et humaines, il existe donc plusieurs supports pour pratiquer le Shadow Work. Vous pouvez n’en choisir qu’une ou mélanger celles qui vous attirent le plus. 

L’Astrologie

L’étude approfondie de votre thème astral, de tout ce qui le compose, peut aider à mieux se comprendre et surtout à mieux analyser nos comportements. 

Vous pouvez aussi étudier les thèmes des personnes qui vous entourent, pour mieux cerner les relations que vous avez avec elleux, et pour comprendre comment s’articulent vos attitudes envers elleux. De même, vous pouvez analyser les chartes des jours liés à des événements marquants et/ou traumatisants… 

Enfin, étudier vos profections pour les années à venir peut vous donner des pistes sur les sujets à aborder, et sur comment bien vous préparer à ce qui va suivre. 

Les rêves

Si nos rêves sont principalement le résultat d’une fonction vitale et automatique du cerveau, les sujets qui y sont narrés sont parfois liés à notre part d’ombre. Alors si certains rêves n’ont aucun sens et ne servent qu’à compiler ce qu’on aura vu dans notre journée, d’autres ont beaucoup de sens et peuvent répondre à certains doutes ou à certaines interrogations. Encore faut-il savoir les comprendre… et s’en souvenir au réveil !

La méthode la plus efficace pour cela est de tout noter, même si ça n’a aucun sens a priori, dès qu’on se réveille (il faut donc garder près de soi un carnet et un stylo). Plus vous noterez, mieux vous vous souviendrez au fil du temps. Il ne vous restera ensuite qu’à analyser. N’oubliez pas que tout n’a pas toujours d’explication : certains rêves restent parfois insondables…

L’écriture

Peut être teniez-vous un journal pendant votre adolescence… et bien il est temps de vous y (re)mettre !

Là, tout est possible : vous pouvez vous contentez de coucher sur le papier ce qui vous vient, vos doutes, vos peurs, vos angoisses… Ou bien vous pouvez répondre à des questions (toutes prêtes ou que vous aurez imaginées). Ces questions étant les mêmes que l’on peut poser aux cartes et aux astres, je vous mets quelques exemples plus loin dans cet article…

La cartomancie

C’est probablement la méthode la plus répandue, à tel point que j’ai longtemps cru que c’était la seule possible pour ce travail… Le but est de poser nos questions aux cartes, et c’est leur interprétation qui nous donnera des pistes pour trouver les réponses dont on a besoin (et pas juste celles qu’on veut entendre). 

On peut utiliser tout autant les Oracles que les Tarots. Notez juste que le Tarot, qu’il soit de la tradition Marseille ou de la tradition Rider-Waite, se prête très bien à cet exercice, mais sachez que les cartes ont tendance à être assez cash et leurs messages ne sont pas toujours très agréables à entendre… Certains Oracles ont, par ailleurs, été conçus pour ce genre de travail. 

N’hésitez pas à travailler avec un jeu dont l’imagerie vous semble positive si vous sentez que vous allez avoir besoin d’une forte dose de bienveillance : cela n’empêchera pas le négatif de sortir pour être vu et compris, mais cela aura au moins le mérite de vous faire passer le message avec tact et délicatesse.

Ci-après deux exemples de tirages spécialement conçus pour la période actuelle.

Avertissement : l'utilisation des tirages créés par d'autres doit se limiter au cadre privé (et gratuit), à moins que la personnes n'ait autorisé un usage commercial de ses créations. Créer un tirage prend du temps, de l'énergie et implique un savoir-faire et des connaissances acquises par un long apprentissage. Ne volez pas le travail des autres pour gagner de l'argent !
Image sur fond violet foncé avec le schéma d'un tirage à 6 cartes en 2 lignes (de 1 à 6 de gauche à droite et de haut en bas).
Tirage - Saison du Scorpion - 23/10 au 21/11 - Par Mrs.Krobb

Tirage de la saison du Scorpion par Mrs.Krobb – Questions pour chaque carte :

  1. Quelle transformation profonde s’opère en moi ?
  2. Quelles influences cachées m’affectent en ce moment ?
  3. Comment surmonter mon anxiété, mes angoisses ?
  4. Comment apprendre à lâcher prise ?
  5. Que me dit mon instinct sur ce qui se passe ?
  6. Comment renaître de mes cendres ?

Ce qu’en dit l’auteur·rice : « Vous pouvez faire ce tirage même si vous n’êtes pas du signe du Scorpion, même si c’est hors saison, et même si vous n’y connaissez rien en astrologie […]. Il fonctionne avec tarot et/ou oracle, vous pouvez tirer plusieurs cartes par emplacement si vous avez besoin de plus de clarté, de précision ou de nuances. […]« 

Sur une malle noire, décorée avec des bougies et une mini courge blanche, 5 cartes sont posées, en carré avec une carte seule à gauche. Une main de femme, aux ongles bleu foncé, est posée sur la carte tout à gauche.
Tirage pour Samhain de Vae Bataille - Capture d'écran (modifiée) de sa vidéo du 26 Octobre 2018

Dans sa vidéo de 2018 sur la célébration de Samhain, Vae Bataille avait partagé un tirage qu’elle avait créer pour cette occasion. Voici à quoi renvoie chaque carte (que j’ai numérotées sur la capture d’image de la vidéo) :

  1. Mon état spirituel actuel
  2. Mes plus grandes faiblesses spirituelles
  3. Choses et/ou émotions que je dois laisser aller
  4. Conseils pour bien entreprendre ma démarche de libération
  5. Nouvelles voies d’inspiration / nouveau regard sur ma pratique

N’hésitez pas à visionner sa vidéo et à vous abonner à sa chaîne youtube !

Pour conclure cet article sur le Shadow Work, voici quelques idées de questions (proposées par Mrs.Krobb) à vous poser pour vous lancer dans ce travail de l’ombre si prenant mais ô combien gratifiant et surtout important.

  • Quelles sont les mauvaises choses dans mes habitudes et comportements qui sont toxiques (pour moi ou pour es autres) et que je dois cesser ?
  • Quels sont les schémas que je répète, que ce soit consciemment ou non ?
  • Comment ma personnalité peut affecter les autres ? Quel est le message que je fais passer (volontairement ou non) autour de moi ? 
  • Que dois-je abandonner pour avancer dans mes objectifs (pro, privé, vie amoureuse,…) ?
  • Qu’est-ce qui m’affecte de façon négative ? Qu’est-ce qui m’influence de a mauvaise manière ?
  • Comment puis-je trouver le courage de changer ?
  • Comment puis-je apprendre à lâcher prise sur le moi passé ? 
  • Que dois-je faire pour apprendre à pardonner ? 
  • Quelles sont les peurs qui me bloquent ? 
  • Quels sont les espoirs perdus qui m’empêchent d’espérer à nouveau ?
  • Quel est le message que me délivre mon corps ? Mon esprit ? Mon intellect ? Mes émotions ? 
  • Quelles sont mes faiblesses ?
  • Quelles sont mes forces ?
  • Quels problèmes ne cesseront pas si je ne les arrange pas à leur source ? 
  • Dans quels aspects de ma vie suis-je en excès ou en défaut ?

Pour les tirages de cartes, vous trouverez pléthores d’exemples sur Pinterest. Vous pouvez aussi vous faire tirer les cartes, mais ce sera à vous de faire le gros du travail d’interprétation, car personne ne peut faire votre Shadow Work à votre place…

Voilà, ce sera tout pour aujourd’hui. J’espère que cela vous aura été très utile. Je n’ai plus qu’à vous souhaiter bon courage pour votre travail de l’ombre. Puissiez-vous être en paix avec vous-mêmes !

A vendredi prochain pour un nouvel article, qui sera consacré à une pierre que j’affectionne beaucoup : la citrine.

Et je vous souhaite une belle préparation et une belle journée de demain pour Samhain !

Prenez soin de vous et que Mélusine vous garde…

Amélie la sorcière

Sources & liens

Je profite de cet article et du fait de parler de Mrs.Krobb pour faire un peu de pub pour son magnifique site que je vous invite vivement à visiter !

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6 commentaires sur “Shadow Work : le travail de l’ombre”

  1. Bonjour,
    Votre article est très intéressant. Merci pour les exemples de tirages et les questions que l’on peut se poser.
    Bonne continuation à vous.

    1. Avec plaisir, et merci à vous pour ce commentaire et votre lecture !
      Ce ne sont bien entendu que des exemples parmi d’autres, et quand on se lance dans le Shadow Work on peut très vite trouver encore davantage d’idées, notamment dans la sphère cartomancie d’Instagram.

  2. Merci beaucoup pour ce partage ! Je l’ai trouvé par hasard car je cherchais une liste de questions à méditer ou écrire sur ce thème. Je suis servie 🙂

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